Dans le cadre de son concours « Vivre et agir ensemble contre le racisme », la Fondation Seligmann décerne, à la fin de chaque année scolaire, plusieurs prix d’un montant de 1 000 € récompensant la réalisation par des classes de collégiens, lycéens ou apprentis, seules ou avec les membres de la communauté éducative et les parents d’élèves, de projets traduisant leur désir du « vivre et agir ensemble », leur refus du racisme et du communautarisme.
Pour l’année scolaire 2024-2024, le jury du concours a décidé, le 18 juin 2025, de décerner un prix à un lycée de Paris, un lycée de l’Essonne, un collège et un lycée de Seine-Saint-Denis. Les projets de ces établissement ont été menés dans un cadre pluridisciplinaire associant souvent plusieurs classes ou niveaux, et parfois l’ensemble de la communauté éducative.
Le jury a tenu à souligner le caractère remarquable des projets « “Honneur aux Justes“ : lutter contre l’antisémitisme et le racisme », porté par le lycée Albert Einstein de Sainte-Geneviève-des-Bois (91), et « Défendons des valeurs : pour un conseil de la vie lycéenne engagé », porté par le lycée Nicolas-Joseph Cugnot de Neuilly-sur-Marne (93).
Le lauréat* de Paris :
Lycée Jacques Decour de Paris 9e : Ce projet mémoriel, conduit par 23 élèves d’UPE2A de classes de 5e, 4e et 3e, consistait en un travail de mémoire autour de l’histoire de la Résistance, et comprenait la participation aux Nuits de la lecture sur le thème du patrimoine, le dévoilement d’une plaque à la mémoire de Gérald Schrader, ancien élève du lycée et résistant mort en déportation, ainsi que la participation à des cérémonies de la mémoire à la mairie d’arrondissement et à un hommage à Jacques Decour (lectures, port des drapeaux).

Le lauréat* de l’Essonne :
- Lycée Albert Einstein de Sainte-Geneviève-des-Bois : Dans le cadre de ce projet, chacune des 40 classes du lycée a été invitée à travailler, dans un cadre interdisciplinaire (HGGSP, EMC, langues, SES, français, philosophie) sur les génocides et les lieux et époques de cohabitation entre les cultures. L’axe principal de cette action consistait à préparer des panneaux de présentation de plusieurs Justes parmi les Nations destinés à être affichés dans les espaces communs. Les personnalités retenues ont été choisies au terme d’un vote, les classes ayant préparé des affiches pour présenter celles qu’elles souhaitaient voir mises en valeur. Les élèves ont bénéficié de l’intervention d’acteurs extérieurs, parmi lesquels Facing History, l’Amitié judéo-musulmane de France, l’UEJF, la Ligue de l’enseignement, Ibuka, Yad Vashem et le Mémorial de la Shoah.

Les Lauréats de Sainte-Saint-Denis :
- Collège Gabriel Péri d’Aubervilliers: Prenant appui sur l’intérêt des élèves pour le football, ce projet visait à amener ceux-ci à intégrer le règlement du collège, à réfléchir à la citoyenneté sur le terrain comme en dehors et à travailler sur la tolérance, la lutte contre le racisme et le harcèlement. Toutes les classes de 6e et de 5e ont ainsi participé à un championnat de football et ont été encadrées pour ce faire par une classe sportive de 4e.

Pour se qualifier, les classes devaient obtenir 3 000 points ou plus et à cette fin respecter un certain nombre de règles et réaliser un poster dédié à la lutte contre le racisme. Chaque classe qualifiée a présenté de deux à quatre équipes non-mixtes (garçons le matin, filles l’après-midi), les vainqueurs du tournoi devant à terme recevoir une coupe et des médailles, et bénéficier d’une sortie dans l’année pour assister à un match de haut niveau.
- Lycée Nicolas-Joseph Cugnot de Neuilly-sur-Marne : Ce projet, initié par des élèves siégeant au conseil de vie lycéenne et mobilisant tous les membres de cette instance, à tous les niveaux et dans toutes les filières, consistait en la conception et la réalisation d’un court-métrage dont la note d’intention était : « L’homme n’est pas fait pour construire des murs mais pour construire des ponts. » Afin de traiter leur thème, les élèves et membres de la communauté éducative participants ont imaginé une intrigue politique prenant corps dans un pays fictif, Concordia, traversé par des conflits entre des groupes de population distingués par une marque (σ, δ, ω, γ). L’objectif de ce travail était de camper une métaphore du monde actuel afin de souligner l’absurdité de ses divisions.
