La Cabane citoyenne de l’Association du Quartier Saint-Bernard

L’association du Quartier Saint-Bernard, à Paris (11e), a réalisé son projet de Cabane citoyenne, impliquant 22 jeunes du quartier, accompagnés par de jeunes architectes sortis d’école, dans la conception et la fabrication, sur l’esplanade Renée Lebas, d’une cabane éphémère, écoconçue, légère, démontable comme un jeu de construction (sur trois côtés, les parties séparés de la structure servant de bancs pour des représentations de théâtre ou de cinéma en plein air…), permettant d’accueillir les activités de l’association sur l’espace public et de rassembler les habitants autour d’événements festifs et collectifs. Le projet comportait deux étapes : la première consacrée à des ateliers d’initiation aux méthodes de conception architecturale, la seconde consistant en la réalisation proprement dite… avec pour objectifs de fédérer, de créer un esprit de groupe, d’inclure le collectif au centre du quartier, mais également de rendre les jeunes curieux en leur faisant découvrir un métier, la construction, le bricolage, et en leur donnant l’idée d’aller à la rencontre d’autrui.

Construite pendant l’été, la cabane a été inaugurée le dimanche 19 septembre, en marge d’un vide-grenier organisé annuellement par l’Association du Quartier Saint-Bernard et en présence d’un orchestre, ce qui a ajouté à la gaieté du moment. Mondane Colcombet y représentait la Fondation Seligmann en tant que vice-présidente. La mairie d’arrondissement et la Direction des affaires sociales, de l’enfance et de la santé de la Ville de Paris y étaient également représentées.

Crédits photos : Association Qsb11

« Tu respires le même air que moi » : premier bilan

Dans son n° 53 NF « L’écologie à l’épreuve de la confiance », la revue Après-demain avait mis en valeur le projet « Tu respires le même air que moi », mené par l’atelier scientifique du collège Georges Rouault, en REP+ à Paris 19e, avec notamment le soutien de la Fondation Seligmann. Inscrit dans le dispositif académique « Scol’air », ce projet vise à sensibiliser les élèves aux enjeux de la préservation de l’environnement, notamment par la réalisation de mesures de la qualité de l’air dans la cour de leur établissement, situé à proximité immédiate du périphérique.

L’action, portée notamment par le professeur de SVT Jérémie Pelé, devait se conclure par un voyage permettant aux élèves de « respirer » tout en mettant à profit leurs connaissances. Ce séjour a malheureusement été reporté deux fois du fait de la crise sanitaire : prévu en fin d’année 2019-2020, il devrait finalement avoir lieu en 2021-2022.

En attendant, l’atelier scientifique a poursuivi ses recherches, comme en témoigne ce courrier reçu par la Fondation Seligmann, signé par le professeur et ses élèves, et qui fait un premier bilan sur un travail remarquable, à mettre entre toutes les mains pour servir d’exemple et montrer comment des collégiens peuvent se saisir de la culture scientifique pour comprendre et agir sur le monde qui les entoure.

Après-deman n° 55NF « Les politiques sanitaires face au Covid-19 »

Le n° 55 NF d’Après-demain place les politiques sanitaires « face au Covid-19 ». En rassemblant et publiant les contributions sur ce thème de scientifiques, juristes, universitaires ou responsables d’organismes impliqués dans la recherche, l’action sociale, la politique de santé, il se donne pour but, selon les mots de Pierre Joxe dans son éditorial, d’« éclairer le présent, sinon l’avenir ». 
Un numéro à retrouver à retrouver dès à présent dans le kiosque d’Après-demain.

Vous n’aurez pas les enfants, Prix Seligmann 2020

Créé par Françoise Seligmann en souvenir de ses combats contre le nazisme au sein de la Résistance et contre l’intolérance et l’injustice pendant la guerre d’Algérie, le prix Seligmann contre le racisme est géré par la Chancellerie des universités et indépendant de la Fondation Seligmann. Il s’inscrit toutefois dans ses objectifs, en récompensant « une création écrite, d’expression française, apportant une pierre solide à la lutte contre le racisme. »

Après un vote du jury exceptionnellement tenu par correspondance en raison de la crise sanitaire, le prix Seligmann 2020 a été décerné à Valérie Portheret pour son livre Vous n’aurez pas les enfants, (2020, XO Éditions).

Cet ouvrage, préfacé par Serge Klarsfeld et Boris Cyrulnik, relate le sauvetage de 108 enfants juifs, exfiltrés du camp de Vénissieux dans la nuit du 28 au 29 août 1942, pour être confiés à une association, l’Amitié chrétienne, et cachés dans un ancien couvent. Leurs parents furent déportés à Auschwitz et gazés pour une majorité d’entre eux.

Action Théâ à l’école Tourelles

En 2019-2020, l’école polyvalente Tourelles, en REP Pierre Mendès France à Paris (20e), a mis en place l’action Théâ, au bénéfice de 19 élèves de CE2. Cette action nationale d’éducation artistique, conçue et réalisée par l’Office central de la coopération à l’École (OCCE), a pour objectif de favoriser la rencontre entre les écritures théâtrales jeunesse d’auteurs vivants et les élèves, à travers la lecture, le regard, la mise en voix et la mise en jeu. Le soutien de la Fondation Seligmann a permis d’acquérir des exemplaires de l’ouvrage étudié : Maman Typhon, de Dominique Paquet.

Cette même année scolaire, la Fondation Seligmann a soutenu l’action Théâ dans cinq autres établissements de Paris et de la Seine-Saint-Denis, autour des livres de Dominique Paquet et de Fabien Arca.

Une promotion « Françoise Seligmann » à l’École nationale d’administration pénitentiaire

C’est la lecture du n° 45NF d’Après-demain, paru en janvier 2018, dont le dossier avait pour titre La Prison, qui a convaincu la déléguée de classe de la 49e promotion d’élèves directeurs de l’École nationale d’administration pénitentiaire (Énap) d’inclure parmi les noms de baptême proposés à ses camarades celui de Françoise Seligmann. Et c’est sur cette personnalité hors du commun, résistante et journaliste, défenseuse des droits de l’Homme, que s’est porté le choix des futurs directeurs d’établissements pénitentiaires dont la formation vient de s’achever en ce mois de septembre 2020.

Concilier la dignité, les droits humains et la privation de liberté est assurément une gageure. Ainsi Adeline Hazan, alors Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, dénonçait-elle en 2018 la surpopulation carcérale comme d’un « fléau français »[i]… qui a valu à notre pays d’être condamné par la Cour européenne des droits de l’Homme, en 2020, pour « conditions de détention inhumaines et dégradantes ».

En 2019, à l’occasion du 10e anniversaire de la force obligatoire de la Charte européenne des droits fondamentaux, les élèves directeurs de l’Enap ont travaillé sur les notions de « liberté » et de « dignité », qui prennent une dimension très concrète lorsque des pics de densité carcérale à 200% sont constatés dans des maisons d’arrêt franciliennes et lorsque 1 638 détenus en sont réduits à dormir sur un matelas au sol[ii]. « Imaginez 3m2, écrit par exemple Selma Sechaud, élève de l’Enap, dans le cadre de ce travail collectif. C’est la surface minimale qu’impose l’office des affaires vétérinaires pour assurer un enclos à un chien de 20 kg (…) c’est également la surface dont dispose une personne détenue, dans de nombreux établissements pénitentiaires en proie à la surpopulation pénale. »

Annie Snanoudj-Verber, déléguée générale de la Fondation Seligmann, à la cérémonie de fin de formation de la promotion « Françoise Seligmann » des élèves directeurs de l’Énap, le 18 septembre 2020 – Crédits Énap

Nul doute que la mémoire de Françoise Seligmann, qui combattit toute sa vie durant pour la dignité humaine, face à la barbarie nazie puis face à l’intolérance et l’injustice pendant la guerre d’Algérie, inspirera les futurs fonctionnaires de l’administration pénitentiaire dans leur difficile mission. Ce sont ces valeurs qu’est venue porter Annie Snanoudj-Verber, déléguée générale de la Fondation Seligmann, lors de la cérémonie de baptême de la 49e promotion des élèves directeurs, le 18 septembre dernier.    

 

[i] « Surpopulation carcérale : le fléau français », Après-demain n° 45NF, La prison, janvier 2018.
[ii] Chiffres au 1er novembre 2017 cités par Adeline Hazan dans son article « Surpopulation carcérale : le fléau français ».

Deux aides exceptionnelles attribuées pendant le confinement

Au premier semestre 2020, la crise sanitaire a impacté l’activité de la Fondation Seligmann, qui a dû annuler les éditions 2019-2020 de son concours « Vivre et agir ensemble contre le racisme » et de son opération « Dictionnaires », reportés à l’année prochaine, et a vu plusieurs des projets soutenus être annulés. Le soutien accordé aux activités maintenues a permis de recourir à des prestations d’interprétariat pour le suivi psychologique de jeunes ayant subi des actes de violence dans leur pays d’origine, de financer la formation de bénévoles et militants associatifs oeuvrant pour les droits des migrants et d’acquérir des matériels artistiques et pédagogiques, de prendre en charge de la billetterie et des transports. En outre, pour tenir compte de la situation exceptionnelle due à la crise sanitaire et continuer de soutenir les acteurs de terrains conformément à ses buts malgré le ralentissement de son activité, la Fondation a décidé d’attribuer les crédits non affectés à des partenaires de longue date, reconnus pour leur action sur le terrain en faveur des publics les plus fragiles : le Secours Populaire français et le Mouvement Emmaüs.

Le Secours Populaire français vient en aide aux populations en précarité tant sur le court terme, par une solidarité basée sur l’écoute, l’alimentaire, le vestimentaire, l’hébergement d’urgence ou l’orientation vers des structures de soins, que sur le long terme, par l’accès au logement, à la santé, aux vacances, à la culture, aux loisirs, au sport et à l’insertion professionnelle. L’aide accordée à la Fédération de Seine-Saint- Denis a permis l’acquisition d’ordinateurs portables au bénéfice des écoliers, collégiens, lycéens et étudiants de ce département et de lutter ainsi contre la fracture numérique.

Le Mouvement Emmaüs vient en aide aux publics en précarité, avec pour objectif de permettre aux femmes et hommes aidés de redevenir acteurs de leur vie, loin des dispositifs traditionnels de charité et d’assistanat. Toute personne qui se présente dans une communauté Emmaüs y est accueillie dans le strict respect de sa liberté et de sa dignité, quels que soient son parcours, son origine ou sa situation administrative (migrants avec ou sans papiers, personnes physiquement affaiblies ou psychologiquement fragiles, etc.). Le soutien financier apporté est destiné aux communautés Emmaüs d’Île-de-France afin de les aider dans la mise en oeuvre de leur projet d’accueil inconditionnel.

“Raconter, transmettre, lutter contre la haine”

En cette année scolaire 2019-2020, le collège Michel-Richard Delalande, en réseau d’éducation prioritaire à Athis-Mons (91), a mis en œuvre son projet « Raconter et transmettre pour lutter contre la haine », soutenu par la Fondation Seligmann, avec pour objectifs d’apprendre à conduire une enquête historique, d’acquérir le goût de la lecture et de l’écriture et de lutter contre le racisme et pour le vivre-ensemble. Inscrit dans le cadre de l’initiative « Convoi 77 » ce projet a mobilisé tous les élèves d’une classe de 3e autour de leurs professeurs, M. Huguet, Mme Le Pogam et Mme Goumain, qui ont travaillé tout à la fois sur l’histoire d’Ilan Halimi, sur celle des membres de la famille Halimi de Lyon, victime de la Shoah, et ont rencontré le survivant de la Shoah Daniel Urbejtel.
Le journal qu’ils ont réalisé pour rendre compte de leurs travaux, en plein confinement dû à l’épidémie de covid-19, est à mettre entre toutes les mains.

“Trop vite”, un court-métrage avec les élèves du lycée Hénaff de Bagnolet

À l’initiative de l’association Les Ateliers de Belacqua, 14 élèves du lycée Hénaff de Bagnolet (93), tous issus des quartiers prioritaires de la ville, ont participé au projet “Se battre pour réaliser sa vie”, consistant en l’écriture et la réalisation d’un court-métrage. Entre décembre 2019 et  janvier 2020, ils ont ainsi pu déterminer ensemble leur sujet à partir du thème général proposé, écrire un scénario, rencontrer des professionnels, tourner avec une comédienne et travailler enfin à la post-production.
Le résultat, intitulé Trop vite, est un film émouvant, bien senti, imaginatif autant qu’ancré dans la réalité du drame qu’il décrit, et qui traduit bien l’effort de ses auteurs, le respect et l’écoute mutuels manifestés à tous les stades de ce travail collectif. Le travail sur le langage, l’écriture et l’improvisation, la prise de conscience du pouvoir de la création, les questionnements sur les parcours de vie de chacune et chacun ont été des éléments importants du projet, qui devrait faire l’objet d’une projection au lycée Hénaff à partir de la rentrée 2020, lorsque les conditions sanitaires le permettront.
Le soutien de la Fondation Seligmann a permis de louer des matériels de tournage, d’acquérir des fournitures nécessaires à la post-production ou encore de louer une salle et du matériel de montage.

Suivi psychologique de mineurs exilés au Centre Primo Levi

Situé à Paris, le Centre Primo Levi accueille chaque année près de 75 enfants et adolescents, parfois isolés, parfois accompagnés, qui ont traversé de très dures épreuves dans leur pays puis sur le chemin de l’exil. Rescapés de massacres ou d’opérations militaires contre des civils, ils ont assisté à des violences parfois extrêmes à l’encontre de leur famille ou de leur communauté et pour certains ont perdu des parents ou des frères et sœurs.
La précarité dans laquelle vivent ces jeunes réactive leurs traumatismes. Le suivi psychologique mis en œuvre par le Centre Primo Levi permet de dénouer certaines de leurs angoisses, les aide à dormir sans cauchemars, à réinvestir l’école, à jouer de nouveau avec des enfants de leur âge.

En 2019, ce suivi aura été assuré pour 16 mineurs. 106 consultations psychologiques ont été délivrées sur l’année, soit un nombre moyen de 7 consultations par patient. Pour 62 % des consultations, le centre a fait appel au service d’un interprète professionnel pour les langues suivantes: le dari, le tchétchène, le russe, le somali, le peul, le tamoul, le bengali, l’amharique, le géorgien, l’arabe, le pachto.
L’aide apportée par la Fondation Seligmann a permis la prise en charge de la quasi totalité des prestations d’interprétariat.